Astronome, mathématicienne et poétesse chinoise de la dynastie Qing, Wang Zhenyi (1768 – 1797) défend dans ses œuvres le droit à l’éducation des femmes et étudie les éclipses.
Une jeune érudite
Issue d’une famille fortunée et cultivée, petite-fille de gouverneur et fille de médecin, Wang Zhenyi naît en 1768 dans la province d’Anhui, à l’est de la Chine. Elle grandit auprès de son père, Wang Xichen, son grand-père et sa grand-mère.
Au sein de sa famille, Wang Zhenyi reçoit une éducation rare pour les filles et les femmes de son époque. Son père lui apprend la médecine, les mathématiques et la géographie. Son grand-père, Wang Zhefu, un intellectuel amateur de lecture, l’initie à l’astronomie. Sa grand-mère, enfin, lui enseigne la poésie. Rapidement, la jeune fille se prend de passion pour la lecture et se révèle très intelligente.
Wang Zhefu meurt en 1782. A l’occasion de ses funérailles, la famille se rend à Jiling, près de la Grande Muraille, et reste dans la région pendant cinq ans. Wang Zhenyi y développe ses connaissances en dévorant les ouvrages de la bibliothèque de son grand-père. Elle apprend également l’équitation, l’archerie et les arts martiaux auprès de la femme d’un général mongol.
L’apprentissage par le voyage
À seize ans, Wang Zhenyi accompagne son père au sud du fleuve Yangtsé et enrichit ses horizons par le voyage dans les provinces de Shaanxi, de Guangdong et d’Hubei. Les rencontres et les découvertes qu’elle y fait, notamment sur les conditions de vie des moins privilégiés qu’elle, inspireront ses écrits et ses poésies.
À dix-huit ans, Wang Zhenyi rencontre à Jiangning (aujourd’hui Nankin, à l’est de la Chine) des femmes lettrées et érudites comme elle. Avec elles, elle continue à se former en astronomie et en mathématiques notamment, atteignant en autodidacte un excellent niveau dans ces deux disciplines.
Scientifique…
Wang Zhenyi rédige des articles et traités en astronomie et en mathématiques. Elle s’intéresse notamment aux équinoxes et aux éclipses lunaires, qu’elle étudie à travers une expérience incluant une table ronde dans un pavillon de jardin, un globe, un miroir et une lampe suspendus par des ficelles pour jouer le rôle des astres impliqués. Wang Zhenyi s’intéresse également au nombre d’étoiles, à l’orbite de la lune, aux éclipses solaires, aux planètes Mars, Venus, Jupiter, Saturne et Mercure.

Dans le domaine des mathématiques, la jeune scientifique se spécialise en trigonométrie et étudie le théorème de Pythagore. Admiratrice du mathématicien chinois Mei Wending, elle vulgarise son ouvrage Les principes du calcul pour le rendre accessible au plus grand nombre, et propose des méthodes simplifiées de multiplication et de division pour faciliter l’apprentissage des mathématiques. À vingt-quatre ans, elle publie un ouvrage de vulgarisation arithmétique en cinq volumes pour les débutants.
… et poétesse
À vingt-cinq ans, Wang Zhenyi épouse Zhan Mei, un mariage apparemment heureux et qui la laisse continuer à se consacrer aux sciences comme à son autre passion, la poésie. La jeune femme laisse ainsi treize volumes de poésie ci, des poèmes chantés, et de textes en prose.
Sa poésie s’inspire notamment des expériences faites lors de ses voyages. Elle y évoque la vie des classes populaires et des femmes travailleuses, ainsi que les inégalités entre les riches et les pauvres. Elle y défend, également, l’égalité entre les femmes et les hommes et le droit à l’éducation des femmes. Elle écrit ainsi : « On croit / Que les femmes sont égales aux hommes / N’êtes-vous pas convaincu / Que les filles peuvent être héroïques ? »
Wang Zhenyi meurt à vingt-neuf ans, laissant derrière elle de nombreux poèmes et au moins douze publications scientifiques. Avant de mourir, elle lègue son travail à yn ami, qui les transmet à son neveu, un savant. Ce dernier, conscient de leur valeur, les compile et les fait imprimer.
Liens utiles
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Page wikipedia de Wang Zhenyi (anglais)
Wang Zhenyi (1768 – 1797)
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