Kallipáteira (Καλλιπάτειρα, 5ème siècle avant JC) est la seule femme mariée à s’être introduite dans le stade d’Olympie lors des Jeux olympiques antiques, interdits aux femmes, et à ne pas avoir été punie.
Née dans une famille d’athlètes

Connue par la Description de la Grèce du géographe et voyageur grec Pausanias, Kallipáteira (« celle dont le père est beau » aussi appelée Callipatira, Callipatire / Phereniki, entendu parfois, est sans doute sa sœur), née au 5ème siècle avant notre ère, serait la fille d’un des plus grands athlètes de l’Antiquité. Son père, Diagoras, s’illustre en pugilat et remporte un titre aux Jeux olympiques en 464 av. J.C., ainsi que des titres aux Jeux isthmiques et aux Jeux néméens.
Ses trois fils, les frères de Kallipáteira, sont également de grands athlètes : Damagetos s’illustre au pancrace, Akousílaos remporte des épreuves de pugilat et Dorieús gagne également de nombreux titres. D’après Pausanias, les fils de Diagoras célèbrent leur victoire en portant leur père en triomphe sur leurs épaules et en parcourant le stade sous les acclamations du public.
Femmes et Jeux olympiques
Kallipáteira a également épousé un athlète, Callianax, et son fils Pisidoras pratique la course à pied. Contrairement aux membres masculins de sa famille, pourtant, elle ne peut assister aux victoires et partager le triomphe : d’après la loi, les femmes sont exclues des Jeux olympiques, du spectacle comme du public. Toute femme mariée découverte sur le stade doit être précipitée du mont Typaion. D’après Pausanias :
« On trouve sur la route d’Olympie, avant de traverser l’Alphée, une montagne qui, du côté de Scillonte, a des rochers très hauts et très escarpés ; on la nomme le mont Typaeos. La loi veut chez les Éléens, qu’on précipite du haut de cette montagne les femmes qu’on surprend aux jeux Olympiques, ou qui osent seulement traverser l’Alphée pendant les jours où cela leur est défendu. »
Au stade

Devenue veuve, Kallipáteira prend en main l’entraînement de son fils Pisidoras. Déguisement en entraîneur d’athlètes, elle l’accompagne à Olympie pour assister à sa prestation. Lorsque son fils remporte la victoire, Kallipáteira franchit la barrière derrière laquelle se tiennent les maîtres de gymnastique et, perdant ses vêtements, dévoile son sexe.
Pausanias explique que, par considération pour les grands athlètes de sa famille, Kallipáteira n’est pas punie. Mais qu’à la suite de cet incident, une loi est promulguée pour obliger les maîtres de gymnastique à se présenter nus au stade…
Le récit de Pausanias
Callipatira est, disent-ils, la seule femme qui s’y soit laissé prendre ; d’autres la nomment Phérénice, et non Callipatira. Son mari étant mort avant elle, elle prit tout l’ajustement d’un maître de gymnastique, et conduisit son fils à Olympie pour combattre dans les jeux. Pisirodos (c’était le nom du jeune homme) ayant remporté le prix, Callipatira, en franchissant la barrière qui tient renfermés les maîtres de gymnastique, laissa reconnaître son sexe. On la renvoya cependant sans la punir, par considération pour son père, ses frères et son fils, qui avaient tous été couronnés aux jeux Olympiques; mais on rendit une loi portant que désormais les maîtres de gymnastique ne se présentassent que nus à ces exercices.
Liens utiles
Page Wikipédia de Kallipáteira
Description de la Grèce – Pausanias
Page Wikipédia de Diagoras (anglais)