Emily Dickinson, poétesse recluse

Emily Elizabeth Dickinson (1830 – 1886) est une poétesse américaine. Son œuvre, considérée comme un classique de la littérature américaine, n’a pas été publiée de son vivant.

Une enfance sage

Daguerréotype (photographie en noir et blanc) de la poétesse Emily DickinsonFille d’Edward Dickinson, avocat et sénateur, et d’Emily Norcross de Monson, Emily Elizabeth Dickinson nait le 10 décembre 1830 à Amherst (Massachusetts). Elle a un grand frère, William Austin, et une petite soeur, Lavinia Norcross. Attirée par la musique et en particulier le piano, Emily est une enfant sage qui bénéficie d’une éducation de qualité. Sa mère est distante et elle est plus proche de son père.

En 1840, Emily et Lavinia entrent au collège d’Amherst qui s’est ouvert aux filles deux ans plus tôt. Emily apprend la littérature classique, le latin, la botanique, la géologie, l’histoire, les mathématiques. En 1844, la mort d’une cousine et proche amie, qui succombe au typhus, la traumatise à tel point que ses parents l’envoient quelques temps chez des membres de leur famille à Boston. A son retour, elle reprend ses études. En 1845, une vague de conversions religieuses a lieu à Amherst et notamment chez les proches d’Emily, qui connait une phase religieuse pendant quelques années.

Poétesse

Emily Dickinson finit ses études à l’Amherst Academy le 10 août 1847 puis passe dix mois au séminaire du Mont Holyoke, avant de décider de le quitter. En mars 1848, elle rentre chez ses parents et se consacre aux tâches ménagères de la famille. Passionnée de botanique, elle entretient le jardin de la propriété familiale et, tout au long de sa vie, collecte de nombreux spécimens de fleurs séchées dans un grand herbier. A la même période, les Dickinson se lient avec Benjamin Franklin Newton, un jeune avoué qui fait découvrir à Emily les écrits de William Wordsworth, Ralph Waldo Emerson et de Lydia Maria Child. Benjamin, qu’elle considère comme un tuteur, et ces lectures auront beaucoup d’influence sur elle. Influencée par ses auteurs préférés, elle commence elle-même à écrire de la poésie.

Au milieu des années 1850, des maladies chroniques clouent la mère d’Emily au lit et ses deux filles doivent s’occuper d’elle. Emily se retrouve confinée chez elle, avec des responsabilités domestiques de plus en plus lourdes, jusqu’à la mort de sa mère en 1882. Elle commence alors à rassembler, corriger et mettre au propre les poèmes écrits depuis des années. Jusqu’en 1865, elle écrira quarante fascicules contenant près de huit cent poèmes, qui seront découverts à sa mort. A la fin des années 1850, elle se lie d’amitié avec Samuel Bowles, propriétaire et éditeur en chef du Springfield Republican, qui publiera plusieurs poèmes d’Emily dans son journal.

Une vie recluse

Progressivement, Emily Dickinson se retire du monde et cesse beaucoup de ses activités sociales ; en parallèle, elle écrit de plus en plus. En 1862, elle écrit à Thomas Wentworth Higginson, un critique littéraire, pour lui demander son avis sur ses écrits. Le critique est convaincu de son talent et lui conseille d’écrire plus avant de publier. Son soutien sera très important pour Emily, avec qui il correspondra jusqu’à sa mort. Au milieu des années 1860 cependant, submergée par les tâches ménagères et les deuils, son rythme d’écriture ralentit. Elle vit alors de plus en plus recluse, quittant à peine la propriété et refusant de voir ses visiteurs face à face. Sa famille protège cette solitude physique, qui n’empêche pas Emily d’entretenir des relations à travers des correspondances.

Le 16 juin 1874, le père d’Emily meurt d’une attaque cérébrale. Emily n’assiste aux obsèques que par la porte entrouverte de sa chambre. Elle continue à écrire mais arrête d’organiser ses poèmes et demande à sa sœur Lavinia de brûler ses papiers à sa mort. Sa mère meurt huit ans plus tard, le 14 novembre 1882. L’année suivante, son plus jeune neveu meurt de maladie et Emily ne parvient plus à se remettre de ces deuils successifs. En 1885, la maladie la cloue au lit pendant des mois, à tel point que son frère annule des voyages pour rester à son chevet.

Le 15 mai 1886, Emily Dickinson meurt finalement au terme d’une longue maladie, à l’âge de 55 ans. Alors qu’elle a été une poétesse très prolifique, seuls une douzaine de ses poèmes ont été publiés de son vivant. A sa mort, Lavinia découvre ses recueils de près de huit cents poèmes et le premier volume est publié en 1890. Ses oeuvres n’ont depuis pas cessé d’être éditées.

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Biographie d’Emily Dickinson
Oeuvre d’Emily Dickinson

2 commentaires sur “Emily Dickinson, poétesse recluse

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    1. « She would not stop for death… »

      « Hope is the thing with feathers that perches in the soul – and sings the tunes without the words – and never stops at all. »

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