Johanna Arendt, plus connue sous le nom d’Hannah Arendt (1906 – 1975), est une théoricienne de la politique qui a notamment beaucoup travaillé sur le totalitarisme. Elle est particulièrement connue pour sa réflexion sur le procès d’Adolf Eichmann, Eichmann à Jérusalem, la banalité du mal.
Heidegger
Fille de Martha Cohn et Paul Arendt, Johanna nait le 14 octobre 1906 à Hanovre en Allemagne, dans une famille juive. Elle grandit à Kœnigsberg, future Kaliningrad alors allemande, et à Berlin. Son père meurt en 1913 de la syphilis.
En 1924, elle commence à étudier la philosophie, la théologie et la philologie aux universités de Marbourg, Fribourg-en-Brisgau et Heidelberg et y révèle très vite sa grande intelligence et son non-conformisme. En 1925, elle rencontre Heidegger, son professeur de 17 ans son aîné, à qui elle voue immédiatement une grande admiration. Ils commencent une liaison, qu’Hannah interrompra en partant poursuivre ses études à Fribourg. Là-bas, elle devient l’élève d’Husserl puis de Karl Jaspers qui dirige sa thèse sur le Concept d’amour chez Augustin.
Travail sur le totalitarisme
En 1929, Hannah Arendt se marie avec Günther Stern, un jeune philosophe allemand rencontré pendant ses études ; ils divorceront en 1937. En tant que juive, elle ne peut enseigner dans les universités allemandes et ses recherches sur l’antisémitisme et sa propagande la conduisent à être interrogée par la Gestapo. En 1933, Hannah s’installe en France où elle travaille à l’accueil des réfugiés qui fuient le nazisme et aide de jeunes Juifs à émigrer vers la Palestine. En 1940, elle se marie avec avec Heinrich Blücher, philosophe et réfugié allemand. La même année, devant l’avancée des armées d’Hitler, elle fuit vers le Portugal avant de pouvoir embarquer pour l’Amérique en 1941.
Lorsque Hannah arrive à New York, elle se retrouve complètement démunie et trouve un emploi d’aide à domicile. Elle travaille aussi pour plusieurs journaux. A la fin de la guerre, elle regagne l’Allemagne et y travaille pour une association d’aide aux rescapés juifs. En 1951, elle est naturalisée citoyenne américaine et devient conférencière en philosophie politique dans plusieurs universités dont Columbia, Princeton et Berkeley, tout en publiant ses travaux en parallèle. Travaillant sur la pensée politique, elle creuse notamment les concepts de révolution, de totalitarisme, de culture, modernité, tradition et liberté. En 1951, elle publie Les Origines du totalitarisme, Condition de l’homme moderne en 1958, La Crise de la culture en 1961 puis Essai sur la révolution en 1963.
Eichmann à Jérusalem, la banalité du mal
En 1960, Hannah Arendt suit pendant dix mois le procès d’Adolf Eichmann, haut fonctionnaire du Troisième Reich et membre du parti nazi, responsable de la logistique de la « solution finale ». Elle écrit de longs articles pour le journal The New Yorker et publie, à l’issue du procès, Eichmann à Jérusalem, la banalité du mal. Elle y décrit Eichmann comme un homme normal, pas spécialement antisémite, obéissant aux ordres, et y analyse les mécanismes du mal. Elle y dénonce également l’attitude de conseils juifs ayant collaboré avec le nazisme pendant la guerre. A l’époque, ses positions, mal comprises, déclenchent une immense controverse et Hannah souffre de l’incompréhension, notamment des siens. Le film Hannah Arendt, de Margarethe Von Trotta, retrace cette période.
En 1963, Hannah Arendt devient titulaire de la chaire de science politique à l’université de Chicago, puis elle est nommée professeure à la New School for Social Research de New York en 1967. Elle meurt à New York le 4 décembre 1975.
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