Edith Cavell, infirmière et héroïne de guerre

Infirmière britannique, Edith Cavell est une héroïne de la Première Guerre mondiale pour avoir aidé à l’évasion de nombreux soldats et civils alliés.

Une enfant sensible et généreuse

Née à Swardeston en Angleterre le 4 décembre 1865, Edith Cavell est l’aînée des quatre enfants de Louisa Sophia Warming et Frederick Cavell, un pasteur anglican. Décrite comme une enfant joyeuse, sensible et généreuse, elle reçoit une éducation de qualité, d’abord à Norwich puis à la Laurel Court de Peterborough où elle obtient un diplôme d’institutrice.

Edith travaille comme gouvernante, notamment en Belgique entre 1890 et 1895. Cette année-là, la jeune femme rentre chez elle pour s’occuper pendant un an de son père gravement malade. Cette expérience changera sa vie : après le rétablissement de celui-ci, elle décide de devenir infirmière.

Infirmière

En 1896, Edith Cavell rentre au Royal London Hospital comme aide infirmière. Elle y affronte notamment une épidémie de typhoïde, ce pour quoi, avec d’autres, elle recevra une médaille. Passée sa formation, elle travaille dans diverses institutions et comme infirmière à domicile, se faisant reconnaître pour son intelligence, sa compétence et son dévouement.

En 1907, Edith est nommée infirmière en chef à l’institut Berkendael à Ixelles (au sud-est de Bruxelles en Belgique) par le chirurgien et politicien Antoine Depage. La même année, ce dernier fonde une école d’infirmières et fait d’Edith sa directrice générale. Très investie dans sa mission de formatrice, elle lance en 1910 la publication d’un journal, L’infirmière.

Un réseau d’évasion

La Première Guerre mondiale éclate alors qu’Edith Cavell rend visite à sa mère, veuve depuis 1910, à Norfolk. Présidée par Antoine Depage, la Croix-rouge belge prend en main l’institut et l’école. Edith rentre immédiatement pour se rendre utile. La Belgique est rapidement occupée par les troupes allemandes. L’institut accueille et cache des soldats belges, français et britanniques.

Dès novembre 1914, Edith rejoint un réseau visant à exfiltrer ces soldats. Pris en charge par la princesse Marie de Croÿ, – dont le nom à l’envers, yorc, sert de mot de passe -, ils sont amenés chez Edith Cavell et d’autres membres du réseau. On leur fournit alors vêtements et faux papiers avant de les faire passer aux Pays-Bas. Entre novembre 1914 et juillet 1915bm, le réseau parvient ainsi à exfiltrer des centaines de personnes de la zone d’occupation allemande.

Pendant cette période, Edith aurait également fourni des renseignements aux services secrets britanniques, comme l’attestent des documents du MI5.

Coup de filet

À l’été 1915, le réseau est dénoncé et les arrestations se succèdent à partir du 31 juillet. Edith Cavell est arrêtée début août, comme Marie de Croÿ. Au total, 65 membres du réseau sont arrêtés. Un soldat français, Georges Gaston Quien, condamné après la guerre pour collaboration, sera soupçonné de cette dénonciation.

Edith est incarcérée à la prison de Saint-Gilles pendant dix semaines, et passe les deux dernières en isolement. Refusant de mentir, elle reconnait tous les faits qui lui sont reprochés lors de trois dépositions à la police. Elle admet ainsi avoir contribué à exfiltrer environ 75 soldats britanniques et français et une centaine de civils belges et français, la plupart hébergés et cachés à son domicile.

Le procès des membres du réseau, très médiatisé, se tient dès l’automne 1915. Accusée de haute trahison et d’espionnage, Edith Cavell est condamnée à mort le 11 octobre 1915, avec quatre co-accusés.

« Le patriotisme ne suffit pas »

Pour mettre un terme aux protestations internationales contre cette sentence et ne pas la voir commuée plus tard – en raison notamment de sa qualité d’infirmière -, Edith Cavell et un autre membre du réseau, Philippe Baucq, sont exécutés dès le lendemain au Tir national, un complexe militaire de la région de Bruxelles. Les trois autres condamnés à mort verront leur sentence commuée en peine de prison à perpétuité, tandis que les autres membres du réseau écopent de peines de prison ou de travaux forcés.

La nuit avant son exécution, Edith reçoit la communion des mains du révérend anglican Stirling Gahan, à qui elle confie : « Je m’attendais à cette sentence et je crois qu’elle est juste. Debout devant Dieu et l’Éternité, je me rends compte que le patriotisme ne suffit pas, je ne dois avoir ni haine ni d’amertume envers personne. » Dans ses derniers mots, elle prie le révérend Gahan de faire savoir à ses proches qu’elle est heureuse de mourir pour son pays.

L’exécution d’Edith fait le tour de la presse mondiale et provoque une indignation générale. Elle devient immédiatement une héroïne de la guerre, une martyre et un symbole de résistance. Deux mois plus tard, en décembre 1915, en signe d’hommage, une petite fille née à Paris hérite de son prénom : elle sera connue sous le nom d’Edith Piaf.

Liens utiles

Page wikipedia d’Edith Cavell
Page wikipedia d’Edith Cavell en anglais
Edith Cavell 1865-1915
Grande Guerre : Edith Cavell, l’exécution qui bouleversa le monde

Un commentaire sur “Edith Cavell, infirmière et héroïne de guerre

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  1. A la radio, france-inter, j’ai entendu parler de Camille du GAST, portrait d’une femme dite « l’Amazone aux yeux verts », ou « la Walkyrie de la Mécanique »,
    est une « sportswoman », musicienne, exploratrice et féministe française.
    lu sur wikipédia
    Alors, j’ai pensé à vous.
    peut-être avez-vous déjà écrit sur elle ?
    si oui, merci de m’envoyer la page.
    Et merci de nous faire découvrir tout ces portraits de femmes !

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