Manuela Sáenz, révolutionnaire féministe

Manuela Sáenz Aizpuru ou Manuelita Sáenz (1797 – 1856) est une patriote et révolutionnaire équatorienne, une héroïne de la lutte pour l’indépendance des anciennes colonies espagnoles et figure du féminisme en Amérique latine.

Une éducation au couvent

Manuela SáenzFille « illégitime » de María Joaquina de Aizpuru et du noble espagnol Simón Sáenz Vergara, Manuela Sáenz nait le 27 décembre 1797 (ou 1795) à Quito (Equateur). Sa mère étant morte le jour de sa naissance, ou deux ans plus tard, Manuela est confiée au couvent des Monjas Conceptas (Monastère royal de la Pure et Immaculée Conception) où elle est élevée par la supérieure, sœur Bonaventure.

Au cours de son enfance, Manuela passe également du temps dans la maison de son père, où elle développe des liens d’affection avec sa belle-mère et avec son demi-frère José María Sáenz.  Une fois achevée sa formation chez les Monjas Conceptas, Manuela est admise chez les dominicaines de Sainte-Catherine-de-Sienne, pour y recevoir l’éducation des jeunes filles de bonne famille : elle y apprend la couture, la cuisine, l’anglais, le français, l’art de la conversation. A dix-sept ans, elle s’enfuit du monastère.

Simón Bolívar

En décembre 1816, le père de Manuela Sáenz lui arrange un mariage avec le médecin anglais James Thorne, qui a 26 ans de plus qu’elle. Ils se marient en juillet 1817, à Lima (Pérou). La jeune femme commence alors à s’intéresser à la politique, s’investissant dans la lutte pour libérer le Pérou de la tutelle espagnole dans un contexte de tensions avec les colons, tandis que son demi-frère s’intègre dans l’armée de libération. Elle fréquente officiers et révolutionnaires qui la tiennent au secret des avancées de la révolution. En juillet 1821, lorsque José de San Martín s’empare de Lima et proclame l’indépendance du Pérou, il décerne à Manuela le titre de chevalière de l’ordre du Soleil du Pérou (la plus haute distinction civile et militaire au Pérou).

En 1821, à la mort d’une tante maternelle, Manuela laisse son mari au Pérou retourne en Équateur pour réclamer son héritage de son grand-père maternel. C’est à Quito, le 16 juin 1822, qu’elle voit pour la première fois le Libertador Simón Bolívar, qui fait une entrée triomphale dans la ville. Ils se rencontrent peu de temps après lors d’un bal donné pour le Libertador, et tombent amoureux, commençant une liaison qui durera jusqu’à la mort de Simón Bolívar.

La Libératrice du Libérateur

Manuela Sáenz accompagne son amant dans plusieurs de ses campagnes, auxquelles elle participe de façon active, gagnant le grade de colonel dans l’armée d’indépendance. Lorsqu’elle ne participe pas aux campagnes militaires, elle soutient la révolution en rassemblant et diffusant des informations, et elle milite pour les droits des femmes. Alors que son mari James Thorne lui demande de revenir auprès de lui, Manuela refuse catégoriquement et déclare vouloir le quitter et demeurer auprès de Simón. Cette attitude, son franc-parler, son indépendance, son influence en politique, font scandale à l’époque et font d’elle une avant-gardiste dans la lutte pour l’émancipation des femmes.

En septembre 1828, à Santa Fe de Bogota, Simón est victime d’une tentative d’assassinat. Il doit la vie sauve à l’intervention de Manuela qui, comprenant ce qui se passe, s’interpose devant les rebelles et gagne à son amant le temps de s’échapper. Dès lors, Simón la surnomme Libératrice du Libérateur. En mai 1830, il meurt des suites d’une tuberculose et son décès affecte profondément Manuela. Par la suite, bannie de Colombie, Manuela s’établit en Jamaïque, en Equateur, puis au Pérou. Elle vit de commerce, de travaux de broderie ou de cuisine, et de traductions. En 1847, James Thorne meurt assassiné mais elle ne peut récupérer aucun héritage.

Manuela Sáenz meurt le 23 novembre 1856 à l’âge de 59 ans, au cours d’une épidémie de diphtérie.

Liens utiles

Fiche Wikipédia de Manuela Saenz
Histoire de la Grande Colombie
Biographie de Simon Bolivar

4 commentaires sur “Manuela Sáenz, révolutionnaire féministe

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