Peintre pastelliste à succès, Rosalba Carriera (1675 – 1757) est une pionnière du pastel et l’introduit notamment en France.
Peintre de miniatures
Fille d’Àlba di Angelo Foresti et d’Andréa Carriera de Constantino, Rosalba Giovanna Carriera naît le 7 octobre 1675 à Chiogga, une ville côtière de la province de Venise en Italie. Elle est issue d’un milieu modeste. Sa mère, dentellière, lui transmet son art et Rosalba embrasse d’abord la même profession.
À dix-huit ans, la jeune Rosalba fait la connaissance d’un peintre français, Jean Stève, qui l’initie à la peinture de miniatures. Très en vogue à l’époque, les miniatures, des portraits réalisés sur de petites surfaces d’ivoire, décorent des objets divers, tels que tabatières et bijoux. Le tabac, en particulier, étant à la mode, Rosalba rencontre rapidement le succès auprès des touristes britanniques avec ses miniatures pour tabatières.
Pionnière du pastel
Rosalba Carriera développe également ses compétences artistiques auprès du peintre et graveur italien Giuseppe Diamantini, à Venise. Poursuivant son œuvre de miniaturiste, elle se spécialise dans le pastel, une technique alors peu répandue. Le succès et la reconnaissance sont au rendez-vous : elle peint pour des nobles et, en 1709, exécute une série de miniatures pour le roi du Danemark Frédéric IV.
Rosalba est admise à l’Accademia di San Luca à Rome en 1705. Sa renommée dépasse désormais les frontières et, en 1715, elle reçoit la visite d’un marchand d’art français, Pierre Crozat. Ce dernier l’invite à Paris et fait l’éloge de son œuvre :
« En vérité, je ne saurais trop vous dire combien est grande l’estime que je porte à votre talent et à votre rare mérite. Soit dit sans me fâcher avec nos braves peintres, même les plus distingués, vous leur êtes supérieure ; et si vous vous étiez appliquée à exécuter en grand, vous auriez marché de pair avec les premiers des temps passés. »
De passage à Paris
Le père de Rosalba meurt en 1719. En 1720, une année qui la voit intégrer l’Académie de Bologne, Rosalba accepte l’invitation de Pierre Crozat et se rend à Paris avec sa mère, ses sœurs Giovanna (qui l’assiste) et Angela, et son beau-frère Antonio Pellegrini, qui est également peintre. C’est lors de cette visite qu’elle lance une véritable mode du pastel à Paris.
La peintre reste dix-huit mois à Paris, dix-huit mois très occupés. L’artiste, en effet, est la coqueluche de la cour. Toute la noblesse veut son portrait peint par Rosalba, à tel point qu’elle ne peut satisfaire tout le monde. Elle réalise notamment des portraits du très jeune roi Louis XV, du Régent Philippe d’Orléans et de nombreuses dames de la haute société.
Outre ces commandes, Rosalba reçoit la visite de très nombreux artistes français, tels que Antoine Coypel, Nicolas Vleughels, Hyacinthe Rigaud ou encore Watteau. Sur leur recommandation, Rosalba est reçue à l’Académie Royale de Peinture.
Une artiste influente
Le séjour à Paris de Rosalba Carriera accroît encore sa renommée et la peintre est invitée par la suite par des familles nobles et des cours européennes. En 1723, elle se rend à Modène en Italie auprès de la famille d’Este. En 1730, c’est la cour de Vienne qu’elle visite. Elle y réalise le portrait de membres de la famille impériale. L’empereur du Saint-Empire Charles VI devient alors son protecteur, amassant une large collection de plus de 150 de ses pastels.
Rosalba connaît un immense succès, mais également le deuil. Après la mort de sa mère en 1728, le décès de sa sœur et assistante Giovanna en 1738 la plonge dans une profonde dépression. Elle est également affectée par une perte progressive de vision. En 1749, elle subit une opération de la cataracte sans succès, et perd définitivement la vue quelques mois plus tard.
Rosalba Carriera meurt le 15 avril 1757 à Venise. Au-delà de l’aura d’une artiste accomplie et renommée, elle laisse une œuvre abondante et reste la première femme à avoir introduit un nouveau courant artistique.






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Rosalba Carriera – Wikipedia
Rosalba Carriera
Rosalba Carriera – femmes peintres

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