Reine berbère du 4e siècle, Tin Hinan est considérée par les Touaregs nobles du Hoggar (en Algérie) comme leur mère fondatrice. Elle est connue essentiellement par la tradition orale, avec des versions parfois contradictoires qui laissent une grande part au mystère.
Celle qui vient de loin
La tradition orale la dit grande, charismatique et belle, avec de grands yeux, un nez fin, un teint lumineux et un visage parfait. Le nom qui reste d’elle est probablement plutôt un surnom, lié à son histoire. En tamasheq, langue touarègue parlée au sud du Sahara (actuel Mali et sud de l’Algérie), son nom signifierait en effet « celle qui vient de loin », « celle qui se déplace » ou encore « celle des campements ».
Selon les récits, Tin Hinan serait en effet issue des Berbères du Tafilalet, un région du sud-est de l’actuel Maroc aux portes du Sahara. Pour une raison inconnue, elle quitte son pays natal en compagnie de sa servante, Takamat, et traverse le Sahara. Il est probable que les deux femmes aient voyagé avec des montures et des bêtes, peut-être également d’autres voyageurs, pour affronter les dangers du désert. Elles savent sans doute s’orienter grâce aux étoiles et déchiffrer le tracé d’une route, comme la très ancienne « route des chars » dessiné sur des peintures rupestres du Sahara, et qui mentionne les rivières et les oasis.
Tin Hinan s’arrête à Abalessa dans le Hoggar, un massif montagneux au cœur du Sahara, dans des lieux antérieurement occupés. Elle y installe ses tentes, établit un campement, développe des relations commerciales avec les voyageur ; elle est dite tamenokalt, un titre désignant la souveraine d’une confédération touarègue. La tradition orale lui prête un ou plusieurs enfants : trois filles, Tinert (signifiant antilope), Tahenkot (gazelle) et Tamérouelt (hase). Tin Hinan est considérée par les Touaregs nobles du Hoggar comme leur ancêtre, tandis que Takamat serait celle des Touaregs non-nobles.
Le tombeau de Tin Hinan ?
En 1925, des archéologues découvrent à Abalessa un tombeau féminin, qu’ils attribuent à Tin Hinan – bien que l’attribution ne fasse pas l’unanimité auprès des Touaregs – et qui est aujourd’hui un lieu de tourisme. La sépulture comprend un squelette, des bijoux en or et en argent, une lampe romaine, du mobilier funéraire et des pièces à l’effigie de l’empereur romain Constantin – émises au 4e siècle. Le squelette féminin est grand et son bassin est étroit, ce qui, d’après l’ethnologue Marceau Gast, tendrait à montrer que cette femme était nullipare : elle n’avait pas eu d’enfants.
L’examen du squelette révèle également que la femme souffrait de lombarthrose, une usure des vertèbres qui devait probablement la faire boîter. Un détail qui peut se rapprocher de récits de l’historien du 14e siècle Ibn Khaldoun : dans Le Livre des exemples, celui-ci rapporte en effet que les Touaregs du Hoggar se disent également « enfants de Tiski », surnommée « Tiski la boîteuse ».
Beaucoup de mystères demeurent concernant l’existence de Tin Hinan ; elle reste cependant dans les mémoires des Touaregs nobles du Hoggar comme « notre mère à tous ».
Liens utiles
Page wikipedia de Tin Hinan
Tombeau de Tin Hinan
Femmes de l’ombre : Tin-Hinan, reine des Touaregs
Témoignages nouveaux sur Tine Hinane, ancêtre légendaire des Touareg Ahaggar
Ça commence à bien faire de reprendre des hoax le tafifalet est Marocain
C’est littéralement écrit dans l’article.
Depuis quand cette reine Marocaine est elle devenue algerienne. Eh depuis quand l’Algérie a un désert ? Depuis l’arrivée de la France